Arequipa, la ville blanche. Ce qui saisit de suite, quand on arrive du Chili ou de l'Argentine, ce sont les visages plus metissés. Et souvent les habitants surtout les femmes troquent leur jeans occidental pour une tunique brodée et colorée. La deuxieme ville du Perou, avec un million d'habitants, a gardé de sa periode coloniale ses nombreuses églises et couvents de nonnes. On s'y ballade avec tranquillité pendant que des péruviennes en costumes traditionnels tissent et
brodent dans les rues et que des enfants viennent vous réclamer quelques soles. Sur la Plaza de Armas, les péruviens s'adonnent a toute sorte d'activité, la plus repandue: la sieste sur les bancs ou la chasse aux pigeons devant la fontaine bordée de palmiers.
On le sent, cette terre est chargée d'histoire. Les chercheurs découvrent sans cessent des vestiges de la civilisation inca, dernière grande civilisation dont l'empire s'effondra en 1532, vaincu par l'espagnol Francisco Pizzaro. Des momies ne cessent d'être découvertes.
Dans le musée Santuarios Andinos d'Arequipa, je m'ébahis devant mon homonyme momifiée: la momie Sarita, découverte dans le volcan Sara Sara dans le centre du Pérou.
Il s'agit d'une jeune fille de 12 ans. Elle est recroquevillée, les genoux croisés et drappés d'une étole brune dont le tissu paraît daté d'hier. De la glace recouvre son maigre squelette. Cette fille qui appartenait à la noblesse a été sacrifiée, elle porte la marque d'une crosse en haut de son oeil droit.
C'est ce type de rite qui fut utilisé pour calmer les dieux. Lors d'une éruption volcanique à Arequipa : la surnommée Juanita fut sacrifiée au sommet du volcan Ampato, il y a plus de 500 ans. Juanita retrouvée en 1995 et préservée par la glace, repose a coté de Sarita.