lundi, juillet 03, 2006

Escale à Singapour

Le vol SQ 334 s’est posé. Me voici à Singapour. Huit heures à tuer, avant que mon second vol ne me ramène tout droit vers Paris, là où mes vacances prennent fin. Je décide de partir explorer ma ville de transit. En comptant le transfert de l’aéroport à la ville et vice-versa, je dispose de cinq heures. C’est peu, mais au moins pourrais-je m’imprégner de l’atmosphère. Je prends un shuttle qui me dépose en centre ville, au bord de la Singapore River, là où s’élève de hauts buildings, hôtels et banques, tapes à l’œil. Ca ressemble à Brisbane, ou à Sydney, en moins bien. Je longe la rivière et suis interpellée par un groupe d’individus qui gesticulent bizarrement, ça ressemble à de la méditation, ou plutôt à une secte. Il sont assis ou debout sur un tapis et font des mouvements circulaires avec leurs bras tout en s’inclinant ; Au-dessus d’eux, des affiches chargées, où domine la couleur rouge sang. Elles dénoncent le parti communiste chinois, victimes d’innombrables crimes. Alors que je m’intéresse à la méditation d’un des chinois, un autre se précipite sur moi avec un journal, « The Epoch Times », où il est inscrit en grosses lettres : 10 million people already quit the communist party ». Ce journal m’était familier, je l’avais déjà reçu à Cairns, à la sortie du port, où des militants attendaient les touristes chinois. Je refuse poliment mais le type insiste, il me tend également un DVD, un livre « the nine crimes of the communist party ». Compte-t-il sur moi pour diffuser la bonne parole ? Sur une des affiches, on peut lire « Please help to stop the brutal persecution against Falun Gong practitioners by China’s communist Regime”.
Ces affiches ont fait le tour du monde, je me rappelle avoir été interpellée, déjà, sur la place de l’Odéon à Paris, pour signer une pétition du même genre.
Je poursuis ma route, et décide d’aller faire un tour à China Town, le quartier Chinois. Le métro Singapourien est archi-moderne, à chaque arrêt, une voix féminine pré-enregistrée indique le lieu, en anglais. Car ici, outre les caractères chinois, tout est écrit en anglais. Alors que je tente de déchiffrer mon plan, un singapourien assis à côté de moi veut m’aider. Il connaît bien l’Europe, il étudie à Londres, à la London School of Economics. Je m’engouffre dans China Town. Je débarque dans ce qui ressemble à un grand centre commercial en plein air, des échoppes de nourriture partout, qui proposent toutes les mêmes choses. Des familles, des vieux envahissent tout l’espace et mangent en communauté. Je me dis qu’il faudrait que je teste la nourriture locale. La vapeur se dégageant des stands mêlée à la chaleur étouffante de la ville finit par me monter à la tête, il faut que je sorte. Mais les stands n’en finissent plus. Je trouve enfin la sortie et atterris dans les « night markets » de China town, encore des échoppes, cette fois-ci de gadgets multicolores, ça grouille ; mon œil est attiré par la pointe d’un temple qui se dégage au loin. Il s’agit d’un temple Hindou, le Sri Mariamman temple. Le plus ancien monument hindou de Singapoure. A l’intérieur, des hindous vêtus de leurs costumes traditionnels sont assis et prient, tournés vers le sanctuaire pricipal, où repose la grande déesse Sri Mariamman. Seuls les prêtres sont autorisés à y pénétrer, ils portent des offrandes d’encens, de fleurs et de fruits aux divinités, dans une grande bassine.
J’ôte mes chaussures et pénètre dans le temple. Plusieurs divinités sont installées de part et d’autre. Je suis attirée par une cérémonie, non loin du sanctuaire principal. Il s’agit d’un baptême. La famille se tient à côté du bébé, déposé dans une corbeille, au pied des divinités Sri Veerama Kaliamman et Sri Vinayagar, la divinité du comencement, à laquelle les prières doivent être offertes avant le début de toute cérémonie. Puis le prêtre se tourne vers le bébé et de son doigt, lui applique de la terre rouge sur le front, l’œil hindou, qui le protègera du mauvais sort. Toute émue par ce que je viens de voir, je regagne Changi Airport, direction Paris.

Fitzroy islands

Un pic montagneux qui sort de l’océan. Fitzroy island, à 45 minutes de Cairns en ferry. Mon dernier jour en Australie, j’ai décidé de le passer sur cette île, déserte, parsemée de forêt et entourée par les récifs coralliens. Une île inhabitée, et dont le cœur ne commence à battre qu’à l’approche du premier ferry, à 8h30, qui vient déposer quelques touristes. Pas un bruit, pas un chat non plus, même à la terrasse de l’hôtel-restaurant, le seul de l’île. Il y a un an, il a été dévasté par un cyclone. L’air est humide, nous sommes bien sous les tropiques. J’avance dans la forêt, l’île est recouverte, sur 90% par un parc national. J’arrive à Nudey Beach, à l’Est de l’île. La plage est déserte, seul un père et son fils s’y promènent ; une jeune fille est assise sur un rocher et semble guetter les premières gouttes de pluie. Je m’approche. « We’re so unlucky with the weather » je lui dis. Elle est belge. Après avoir passé six mois à Pearth, une ville sur la côte ouest australienne, Meggie fait un petit tour du pays qu’elle quittera bientôt pour retourner en Belgique. Les premières gouttes commencent à tomber, et laissent bientôt place à des trombes d’eau. Nous nous enfuyons de la plage. Mes heures allongée au soleil, à affiner mon bronzage, envolées… Je suis coincée sur l’île jusqu’à l’après-midi, alors autant trouver une autre activité ; Je propose à Meggie une ballade dans la forêt, jusqu’au sommet de l’île. Il y en a pour deux heures. Ca monte sec, l’air est très lourd et humide, au bout de 15 minutes de marche, je suis épuisée. Nous nous arrêtons souvent pour admirer le panorama, les îles et l’océan. Meggie mitraille avec son appareil, son grand-père tient un labo photo, en Belgique. Le développement est gratuit, alors elle peut y aller. Au moins 200 photos par jours. Nous arrivons au sommet de l’île, une fine brume emplit le ciel, nous dominons l’océan, les montagnes, un sentiment de tranquillité nous envahit.