vendredi, février 24, 2006

KIBBOUTZ CLUB MED, UN NOUVEAU CONCEPT


Apres 4 heures de routes à traverser des paysages magnifiques, bercés par la voix chantante d’Arieh, qui n’est pas avare en quizz (les juifs de droite sont-ils pour ou contre le mur de sécurité?) et en descriptions pour nous tenir éveillés, nous arrivons au Kibboutz Hagosherim.
Perdus en pleine nature, nous apercevons le relief du plateau du Golan et imaginons, a quelques kms, la frontière avec le Liban et la Syrie. Que de chemin parcouru depuis Jerusalem.




Constantin fait son cinéma, il est le porteur de ses Dames


Le kibboutz- Il s’agit plus, en fait, d’un village de vacances, concept club med.
Nous sommes dans la partie Hôtel, un business que tous les kibboutz ont été obligés de développer pour raisons économiques. Le kibboutz, creuset d’authenticité, là où nous mourrons de découvrir comment s’organise la vie en communauté, se trouve beaucoup plus loin. Il est 17H , c’est Shabbat. C’est loupé pour la visite. Tout est fermé. En échange, nous avons le droit a l’histoire de Yosi, membre du Kibboutz. Celui qui se définit lui-même comme plutôt centriste "après avoir été un sacré gauchiste", dans la mouvance des premiers habitants des kibboutz, est assez détendu. Deux fils. L’un DJ dans une discothèque, l'autre responsable mini-club au Club Med de Rio au Brésil."Quand il en aura assez de voyager, il rentrera au kibboutz, et il fera des études".
Au kibboutz, la moyenne d’âge est de 40 ans. « Nous faisons le maximum pour attirer les jeunes », explique l’israelien qui se demande « si nous n’allons pas devenir de vieux dinosaures ». Comment faire pour que le kibboutz ne devienne pas obsolète ? « On se pose la question. Comment évoluer sans revenir en arrière ? »

Depuis l'apparition du premier kibboutz, en 1910, la manière de vivre a beaucoup changé. "A l'époque, les gens n'avaient rien, ils ont formé des groupes, ont partagé les mêmes salaires, les mêmes peines". Les habitants du Kibboutz donnaient l'intégralité de leur salaires à la communauté qui le reversait à parts égales. Depuis 12 ans, il y a eu un changement. on prélève désormais un pourcentage sur les revenus de chaque kibboutzim. « Celui qui ramene 10 000 shekels ( 1800 euros), on lui enlève 25% pour les besoins du kibboutz ».
Mais il faut parfois aussi être prêt à d'autres sacrifices, comme faire passer la communauté au dessus de sa vie privée. « un habitant n’arrêtait pas de tromper sa femme a gauche a droite et ne se levait pas le matin. Nous l’avons renvoyé », raconte Yosi.

Tout ca pour dire, comme le suggere Othmane ( dont je monopolise le lap top depuis 2 heures, je tiens à le préciser et à le remercier, « On sait où Serge Trigano s’est inspiré pour créer le Club Med: le kibboutz…

Le soir, pas de "crazy signs" ni de spectacles, mais une piste de danse avec musique orientale, où les kibboutzim d'une nuit viennent se trémousser. Plus tard, la disco kibboutz fait des émules. Disco kibboutz, ou comment s'amuser en communauté après avoir peiné toute la journée durant... Nous nous y aventurons avec un petit groupe de courageux, ceux qui arrivent encore à tenir debout après la longue journée de bus. Hangar désaffecté, piste de danse géante, nous sommes les premiers. Certains, rebutés par la musique 60's israélienne pour le moins surprenante, préfèrent rebrousser chemin. Mais bientôt, le hangar se remplit d'autochtones où se mèlent hommes à kippas et papillotes, mini-jupes et talons hauts, curieux mélange...

JOUR 6- Les Colons du Gush Etzion

Nous quittons le Dan Panorama avec regret. Embarcation pour le Sud, direction Efrat, une colonie implantée dans les Territoires, a quelques kilomètres au-delà de la ligne verte.
Efrat fait partie d'un groupe de colonies, entre Hebron et Bethleem, encerclées par le Mur de securité qui les rattachent, de fait, à l’Etat d’Israël. On y accède par
«les montagnes de Judée », nous explique Arieh. Toute une symbolique. Car pour les Israéliens, la Cisjordanie, qui abrite les Palestiniens, n'est autre que la Judée Samarie, terre ancestrale du peuple juif. Tout est dans les mots. "Colonie" du point de vue des Palestiniens et du droit international, "Implantation" ou "village" pour les Colons.


Cette "colonie" ou ce "village", donc, qui compte 8000 habitants, n’est pas prête de connaître le meme sort que Gaza. Il y a quelques semaines, Ehoud Olmert a déclaré que le Goush Etzion et Maale Adoumim ( 2 Colonies de peuplement) resteront en Israël pour l’Eternité.
Nous arrivons a Efrat. Stupeur. Moi qui m’attendais à des baraquements construits sur pilotis, c’est une véritable ville en expansion qui s’offre a nous. Une banlieue chic et bourgeoise de Jérusalem, voilà a quoi cela ressemble.
Nous pénétrons dans une synagogue. Là, des colons nous attendent pour discuter. Sabine est « montée » de Sarcelles, elle est en Israël depuis 19 ans. Ariel vient de Strasbourg. Il est monté en Israel a 18 ans. Beaucoup d’entre eux sont venus a Efrat par idéologie. Meyird, le chef de la sécurité à Efrat nous donne une petite lecon d’histoire juive. « Pendant la guerre de 1967, les Arabes ont voulu nous effacer. On a fait le contraire, on a doublé le territoire. Ce qu’ils veulent, c’est nous foutre a la Mer », s’exclame-t-il. Rendre des territoires aux palestiniens ?
« C’est comme si Al Qaida disait a l’Etat francais on veut un terrain et on vous laissera tranquille », poursuit-il.
A les entendre, on a du mal a imaginer dans quelles limites le futur Etat palestinien pourrait voir le jour. Puisque les colons revendiquent le droit de vivre sur la terre d’Israël, tel qu’il y a 2000 ans.
Pour arriver à une paix entre les deux peuples, certains seraient prêts a faire des concessions. Partir, par exemple ? "pourquoi pas", répondent certains. Mais, "rendre des territoires ne mènerait pas a la paix", s’empressent-ils d’ajouter. « Si on coupe l’Etat en petite tranche comme du salami et qu’on n’a pas la paix, ca sert a rien ».


« Ici, on est chez nous. Un juif sait qu’il est en securité. On recoit une baffe, on en rend deux ».



En se balladant dans le centre d’Efrat, on apercoit très distinctement, en face, les villages palestiniens qui ne bénéficient pas du luxe dans lequel vivent les habitants d’Efrat.


JC Lescure, en pleine discussion avec un habitant d'Efrat



La colonie est en pleine expansion. Pour un habitant, journaliste a l’AFP, le but est de s’étendre jusqu'à Jérusalem et de devenir un quartier de la ville. Ainsi, le territoire sera annexé de fait. « Les Palestiniens sont fous de rage, explique Pierre Weill, alors que nous sommeillons dans le car. Alors qu’il n’y a toujours pas de négociations, les Israeliens grignotent, mangent du territoire ». Ces territoires ne seront plus sur la table de négociations quand celle-ci auront lieu.
En effet, les habitants sont si bien installés qu’on voit mal comment on pourrait les déloger.

Dans la synagogue, la fougue de Didier Epelbaum a failli ne pas nous faire ressortir vivant. Alors qu’on l’interroge sur le sentiment d’insécurite qui règne dans les "territoires", une habitante fait un parallèle avec Sarcelles. « A Sarcelles, il y a des quartiers, comme la Cite des 3000, où on ne rentre pas ». Epelbaum sort de ses gonds. « Vous ne pouvez pas tenir ce type de discours a des parisiens, ce n’est pas la réalité. » Après quoi, un des colons l’interroge : « pouvez vous me rappeler ce qui s’est passé avec VOS Arabes dans les BANLIEUES, n’y a-t-il pas quelques voitures qui ont brulées ? »
Avant d’ajouter : « Ici, on est chez nous. Un juif sait qu’il est en securité. On recoit une baffe, on en rend deux ».

Au loin, des maisons sur pilotis. Futur terrain où les colons d'Efrat comptent étendre leur "village", jusqu'à ce qu'il devienne un quartier de Jérusalem.


Petits réglages techniques ou comment faire la balance des Blancs avec un kleenex.

jeudi, février 23, 2006

ISRAEL, JOUR 5- Reception chez le consul

Les ferreros rochers, ce n’est pas qu’une pure invention. Et 20 joyeux étudiants ont pu en faire l’expérience. Nous avions le choix. Rencontre avec un journaliste arabe israélien au Dan Panorama, ou réception au consulat de France et rencontre avec un des principaux think tank palestinien qui conseille l’OLP.
C’était tout choisi. Nous n’en étions qu’a la 12eme conférence de la semaine… et la 4ème en une seule journée !
A vrai dire, Valentine et moi avions réussi a nous éclipser de la conférence de Denis Charbit pour aller tourner des plans de coupe dans Jerusalem et le quartier animé de Ben Yehouda. « C’est pour compléter notre sujet sur les jeunes qui viennent faire leur allyah en Israel », avons nous promis a Agnès Chauveau.
Pendant 2 heures de liberté, nous avons filmé le quartier grouillant de jeunes, les commerces et troubadours de rue; nous nous sommes aussi octroyés quelques petits plaisirs, comme faire une razzia sur les crèmes AHAVA (de pures concentrés de douceur extraits de la mer morte), et dévorer un bagel au saumon. Puis, nous avons retrouvé le groupe, direction le Consulat.

Réception en bonne et due forme. Certains avaient prévu le coup. Tassilo : « Y’a toujours des cocktails dans ce genre de trucs ». Bien vu. En attendant que le NSU, le Negociation Support Unit s’installe, nous sommes conviés autour d’un bon buffet vins et fromages. Un bon Merlot sélection 2004. Et le tout sur la terrasse, en admirant la vue.

Le NSU s’installe. Ce sont nos premiers interlocuteurs Palestiniens. Il était temps. Difficile de comprendre le conflit israélo-palestinien quand on ne rencontre qu’une partie du problème. Puisque le passage sur les territoires palestiniens n’est pas au programme. « Pour des questions d’assurance », affirment les responsables de l’Ecole.

Une présentation tres intéressante de la NSU et à la fois troublante. Gregory, le « Legal advisor » de la NSU a un style tres léché. En Costard cravate, il parle de manière très éclairé et distincte, avec un fort accent américain. Difficile d’imaginer qu’il sera le futur conseiller du Hamas.
Force est de constater que sa présentation est éclairante sur la situation que vivent les palestiniens en Cisjordanie. Ils se retrouvent, sur leurs territoires, encerclés par les implantations juives. Parfois, le Mur coupe leur village. « Si vous vivez a Qalqilia et que vous avez vos terres de l’autre côté du Mur, vous êtes obligés d’aller voir l’Armée, demander un permis pour rejoindre vos terres tous les jours, ca prend une éternité», explique Grégory d'une voix posée.
Evidemment, tout ceci est très embrouillant et ultra complexe. Mais les cartes parlent d’elles mêmes. Elles sont d'ailleurs très semblables à celles que diffuse le Mouvement Juif Pacifiste La paix Maintenant. L’Etat d’Israel a fait un tracé du Mur tel que, a l’intérieur même du territoire Palestinien, se trouvent des enclaves d’implantations israéliennes: il n’y a aucune continuité dans le territoire. Le gros problème réside surtout dans l’appropriation des ressources naturelles, notamment les réserves d’eau. Les colonies juives sont construites a proximité et constituent des goulots d’étranglements pour les villages palestiniens, nous explique le jeune palestinien.

Le désengagement de Gaza. Quelques chiffres. Gaza, c’est 1,3 Millions de Palestiniens. Pour 8000 colons juifs qui contrôlent 25% du territoire. Pour Gregory, si les colons ont en effet quitté Gaza, de fait, les Israéliens contrôlent toujours le territoire puisqu’ils occupent toujours militairement les frontières et assurent un contrôle aérien.
Tout cela est très destabilisant. On a envie d’être sur les Territoires palestiniens pour comprendre de plus près les enjeux, voir la réalité des checkpoints, parler a la population qui doit les traverser quotidiennement.
Bien sûr, le discours du think tank palestinien est très langue de bois malgré son brio. J’imagine encore une fois difficilement Gregory le palestinien soumettant ses présentations Power Point aux successeurs de Cheikh Ahmed Yacine.

Mais nous sommes tous d’accord sur un point. Ca fait du bien d’entendre un autre discours. Au moins pourrons nous ramener chez nous, a défaut de la compréhension du conflit, les deux visions du problème.

Jour 5- Le media du pauvre

Incursion a Col israel,

Les journalistes de radio France ne devraient pas se morfondre sur le peu de moyens accordés a leur media. Les israéliens en revanche ont de quoi se plaindre. On pénètre à Col Israel, la principale radio publique israélienne. Le bâtiment ressemble plutôt a un blockhaus de l’ère sovietique.

Des allées vides, des bureaux très modestes, presque deserts. C’est une radio pauvre. Les reporters ne sont presque plus envoyés sur le terrain. La pauvreté pousse encore plus loin ses limites : Récemment, le téléphone qui servait a faire des interviews a été coupé. Ils n’ont plus de budget pour téléphoner.
Selon un journaliste en poste depuis plusieurs annees, une technicienne arrivée depuis moins de 6 mois gagne plus que lui.
En revanche, leur radio concurrente, la radio de l’armee, beneficie des fonds du ministere de la Défense.
Ici, le système est à l’anglosaxonne. Les présentateurs parlent sur un ton dramatique. Mais les invités sont recus d’une toute autre manière. Parfois, on les fait passer par la fenêtre, raconte un journaliste. Car la sécurite bouleverse tout. « Quand on envoie une voiture émettrice sur un lieu, c’est 5 heures avant ».

Copinage entre futurs confreres

A L’ASSAUT DES CORRESPONDANTS ETRANGERS

« T’énerves pas Jean Marc si je passe pas tous tes sujets, mais ce conflit, ca fait chiez tout le monde, ca fait 2000 ans que ca dure, et personne n’y comprend rien. » PPDA au correspondant de TF1 a Jerusalem



Nous y sommes. Jerusalem capital studio. Tous les plus grands sont installés la. France 2, TF1, ABC NEWS, BBC, AFP… Nous voici lancés a l’assaut du 5eme etage, là où se trouve le bureau de Charles Enderlin (le fameux correspondant de France 2 a Jerusalem)… mais surprise, ce n’est pas lui qui occupe le bureau, mais Laurent Boussier, "venu en remplacement de Charles", comme il dit.
Tout de suite les présentations sont faites. Epelbaum est dans ses terres, il fut correspondant de France 2 dans ce meme bureau, entre 1980 ET 1985.
« tiens, raconte leur ta vie » propose Didier Epelbaum à Laurent Boussier. Une vie pas des plus mornes.

Il a été correspondant de guerre pdt 15 ans, a couvert le Rwanda, l’ex yougoslavie… « Le Rwanda, c’est ce qu’il y a de pire. J’en ai fait des cauchemars pendant 2ans. » et voilà qu’il nous raconte un épisode atroce, celui de l’Eglise de Jikangoro. Les Hutus avaient enfermés les Tutsis dans l’eglise et avaient balance des grenades, les avaient laisse pourrir dans leur sang. Au bout de 24 heures, ils avaient ouvert la porte. les tutsis survivants, étaient sortis. Ils les avaient achevés a la machette. Quand laurent est arrivé sur place, le sol grouillait de corps dechiquetés. La vue du corps d’un enfant a été de trop. « Il y avait ses pieds, plus loin son corps, et encore plus loin sa tete. Ca m’a saisi, j’ai vomi. »
C’est ds ce bureau, a Jerusalem, qu’il avait atterri, après avoir passé 5 ans ds le bureau de Londres, pour remplacer Charles Enderlin qui s’était pris un petit congé d’1 mois.

Charles Enderlin et Laurent Boussier, correspondants de France 2 à Jérusalem

D’ailleurs Charles ne devait pas tarder a débarquer. Silence dans l’assemblee, nous n’avions pas affaire a n’importe qui. Pourtant, c’est sur un ton sarcatique que ce grand nom du journalisme nous raconte ses expériences. De la liberté, il en a, en tout cas plus que son confrere de TF1, car il produit le double de sujet. Il gere son bureau, ses cameramans : il en a un a gaza, un en cisjordanie, un d’origine armenienne qui peut aller partout. Personne ne conteste ses sujets a la redac nationale, il est son propre rédacteur en chef. Pourtant l’affaire mohammed al doura ne l’a pas loupé. Il en ressort assez marqué, semble-t-il, meme s’il cache bien son jeu en envoyant des pics par-ci par-là. Plus tard, au dîner de Gala du Dan Panorama, il racontait : « quand vous essayez de donner les deux faces du problème, vous êtes attaqué par les deux camps. J’ai été traité d’agent du Mossad, de sioniste, mais aussi d’israelien antisemite et j’ai aussi recu le prix Goebbels de la desinformation. »

En tout cas, il ne manque pas d’humour. A la porte de son bureau, une affiche : Gulf War episode II, starring Georges Bush, Condi Rice, saddam Hussein, featuring Dick Cheney et avec l’apparition d’Ossama Bin laden…

Direction l’AFP maintenant. La, ils sont plus nombreux. Chose amusante, un journaliste nous montre ses papiers. Une depeche est deja prête pour annoncer la mort de Sharon avec un portrait de son successeur, Olmert. « J’ai juste laisse un espace pour rajouter le jour de sa mort. On sait qu’il va claquer. Au moment venu, on doit etre prêt a balancer le papier. » Interessant… Donc pour tous ceux qui croient que Sharon est mort et qu’on attend l’apres-election du 25 mars pour l’annoncer, detrompez vous…c’est l’AFP qui le dit !
D’ailleurs, un papier similaire sur Ythak Shamir est aussi en stock. « Il faudrait penser a faire celui de Peres. Il a 82 ans, il peut claquer du jour au lendemain. »

Bon. Nous avons investis les locaux. Le chef du bureau, Patrick Anidjar, semble depassé par les evenements…faudrait peut etre penser à partir…on traîne, on traîne. N’y aurait-il pas un petit hic ds le programme ? On reste 10 minutes sur l’Esplanade des Mosquees- juste le temps de faire un petit footing avant qu’Arye notre guide ne nous court apres- et 3 HEURES ds des locaux de presse a papoter… un petit réequilibrage ne s’imposerait-il pas au chronomètre de notre cher JC Lescure?
Dans les locaux de l'AFP

18h. le bus est là. C’est parti. Ah mais non, Song Yi sort de l’ascenseur au grand désespoir d’Agnès Chauveau, pour faire des plans de coupe. Au passage, il fait tomber sa caméra. « Ah ces chinois » soupire Agnes.
Bon, le compte y est, on rentre a l’hôtel. Quelle chance, nous disposons d’une heure de temps libre avant d’enchainer sur notre diner de gala…avec nos futurs confrères.


DINER ENTRE CONFRERES

Le DAN n’en a pas fini de nous faire voir des merveilles culinaires. Mon ventre enfle de jour en jour. Nous prenons place et les correspondants font leur entrée. Simon Mac Gregor- correspondant de ABC et president du Foreign press office ( un anglais), le directeur d’Al jazeera international ( un americain), Jean-Marc Pilasse- coressp de TF1, Khaled Abouhakeur- journaliste Palestinien (enfin un autre point de vue, ca fait du bien), et nous retrouvons nos deux de tout a l’heure, Charles Enderlin et Laurent Bouissier de France2.
J’ai le plaisir d’être assise non loin de Simon Mc Gregor d’ABC, la chaine de télé US, un anglais, tres sympathique, à l’ecoute. Il paraît sérieux et droit. Bizzare, on dirait plutôt un journaliste de presse écrite.
Après un bon diner, c’est au tour de chacun de se présenter. Jean Marc Pilasse de TF1 y va direct. « J’appartiens a une chaine privee, avec une logique marketing. Mon redac chef ne veut pas trop de sujets sur les conflits, ca fait peur. » D’ailleurs, PPDA lui a confie un jour : « t’enerves pas si je passe pas tous tes sujets, mais tu comprends, ce conflit, ca fait chiez tout le monde, ca fait 2000 ans que ca dure, et personne n’y comprend rien. »
C’est dit.
Charles Enderlin, sur sa chaine publique, est mieux loti. Il produit le double de sujets. Pourtant, après les mots encourageants de Simon pour qui le journalisme est tres « rewarding », Charles nous conseille de changer de métier. On gagne pas d’argent, et puis on s’ennuie tres vite. "Pas vrai ?" il interroge ses confrères du regard… Notons que Charles, pendant le dîner, s'est adonné à narguer les élèves en posant toutes sortes de questions pièges, auxquels les pauvres, impressionnés, ne pouvaient répondre. Il serait ensuite allez rapporté à notre directeur son étonnement face à notre non-connaissance des dates clés de la région...Pas très sympa, en fin de compte, le Charles.

Le mot de la fin sera laissé a Khaled Abouhakeur, journaliste palestinien. « I want Hamas to have the chance to form a government and to fail, without the international community interfering. If not, yhey will appear as victims to the population ».

JOUR 4 - Un Juste parmi le Justes

RENCONTRE AVEC LUCIEN LAZARE

A la sortie de Yad Vashem, un espace a ciel ouvert ou on apercoit, dans toute sa splendeur, la terre d’Israel. Je n’arrive presque pas a prononcer un mot, tout le monde semble atteint. Mais comme toujours, le chronometre J-C Lescure vient tinter a nos oreilles, on enchaine.
Passage par la consigne pour reccuperer les cameras- on ne pouvait pas filmer a l’interieur du musee- puis direction prochaine salle de conference, ou nous rencontrons Lucien Lazare.
Apres son petit expose, Valentine et moi, nous l’Interviewons. Cadre tres moche, nous sommes dans une salle blanchatre et terne, mais pas le temps de sortir ; installer pied de camera, regler la lumiere, pas le temps, il faut faire vite, toujours.

Lucien Lazare, petit bonhomme a la tete grisonnante mais au discours tres vif, preside le comite des Justes des Nations, auteur du dictionnaire des justes, a recu le prix de l’amitie judeo-chretienne.
Les Justes? Ce sont eux qui ont cache des Juifs pdt la 2eme GM. Yad Vashem fait un travail de fourmis pour retrouver ces Justes a travers l’Europe, et leur decerner la medaille du Juste. Souvent, c'est aux petits enfants qu’elle revient. En France, le Chambon sur Lignon, en Savoie, en compte un nombre important.
Regulierement, Yad Vashem recoit des temoignages de personnes revelant avoir ete cache par telle autre. La commission fait son enquete, passe des coups de fil, scrute les archives, puis une ceremonie est organisee, pour recompenser symboliquement le Juste. « Parfois, on organise une ceremonie dans la commune meme de la personne, ainsi tous ses voisins, ses amis sont au courant de ce qu’il a fait, cela prend une portee encore plus grande. » explique lucien Lazare qui ne s’arrete plus de parler.
Il y a 3000 Justes reconnus en France. Mais ils sont encore plus nombreux en Pologne, environ 5000. « La ou la shoah a fait le plus de victimes, il y a un nombre plus important de Justes ».


FAIRE SON ALLYAH

Nous liberons enfin Lucien qui est tres presse… Pour accaparer Alain Michel, notre conferencier de tout a l’heure. Il a fait son allyah il y a 20 ans, a 31 ans. Avec Vava, nous avons decide de faire un reportage sur les francais qui font leur allyah –« montee en Israel », leurs motivations, leur installation, integration… C’etait l’autre jour a l’universite hebraique, l’idee nous est venue. Alors que nous faisions la connaissance de tous ces etudiants Israeliens dont bcp etaient des francais qui, a 18 ans, avaient decide de quitter leurs parents pour s’installer en Israel.
Alain Michel n’est plus tout jeune. Il avait bien eu, lui aussi, l’envie de partir a 18 ans. Mais apres un voyage en israel, ces parents l’attendaient a l’aeroport. Il n’avait pas ose leur dire. Alors il a attendu. Son reve s’est concretise 10 ans plus tard, avec sa femme. « C’est un vrai choix de vie pour nos enfants, cela implique aussi qu’ils fassent leur service militire »

Plus tard, dans la cafeteria de Yad Vashem, nous retrouvons Sophie Miller, 25 ans. Elle est arrivee a Jerusalem depuis 8 mois. « A 25 ans, c’est different que quand on part a 18 ans, on a un projet de vie, on veut s’installer. Bcp de gens qui partent a 18 ans reviennent, car ils ne sont pas prets. »
Dur d’etre loin de chez soi ? « cela demande surtout des sacrifices…economiques ». Le salaire est obligatoirement divise par rapport au salaire francais. Eh oui…pour ceux qui se plaindraient du smic horaire francais, apprenez que le salaire minimum israelien est de 18 shekels de l’heure, soit 4 EUROS…
En 2 temps 3 mouvements, l’itw est emballee, JC Lescure est la, a nous attendre…nous sommes decidement tjrs les dernieres, le bus va partir. Vite vite, on remballe tout, la cam, le pied,c’est parti, on se jette ds le bus, le bus part, on enchaine, suite du programme. Epelbaum prend le micro. Ce n’est pas l’heure des news du matin, non, cette fois, c’est a Jerusalem Capital Studio que l’on se rend, siege des medias etrangers.

mercredi, février 22, 2006

JOUR 4 en ISRAEL- YAD VASHEM


Matinée émotion, moments bouleversants.
Notre guide Arieh nous a conduit au plus grand mémorial de la shoah au monde, qui accueille, chaque jour, des cars entiers de touristes, d'élèves, de militaires, venus se plonger dans la tragédie du peuple juif.
Architecture impressionnante, un peu a l'image du nouveau mémorial inauguré à Berlin, en mars 2005. "Le 1er musée, qui existait depuis les années 1960 était devenu un peu obsolète, et surtout souffrait de la concurrence de Washington", m'a glissé Alain Michel, notre conférencier pendant la visite du Mémorial.
"C'est important de commencer la destruction par la vie", explique-t-il. La visite débute par la vie que les juifs d'Europe de l'Est menaient dans leurs pays, avant qu'ils ne basculent dans la plus horrible des répressions. Un petit film défile sur l'écran. On y voit des enfants jouer gaiement, des enseignants qui font répéter l'alphabet a leurs élèves. On est dans les campagnes, on passe peu a peu dans les villes. Les juifs y sont bien intégrés. Sur l'entrée des bibliothèques, une inscription a la fois en Polonais et en yiddish.
Ces juifs Polonais sont heureux, ils dansent des horas sur le son des violons. C'est un peu le village de Tevieh, le laitier, dans Un violon sur le Toit. Même paysage, même histoire. Une chorale d'enfant chante la Atigva, l'hymne israélien, hymne de l'espoir qui prie pour le retour en terre promise.
L'émotion nous gagne déjà.
Puis on passe à la fin. En septembre 1944, l'Armée Rouge découvre des corps sans vie, décharné, en Estonie. Ce lieu est symbolique. Il montre que le génocide des Juifs, a la différence du génocide Tutsi au Rwanda ou du génocide arménien n'était pas limité géographiquement, il s'est étendu a toute l'Europe.

Le but des nazis : distinguer les juifs du reste de la population : ils n’ont jamais réussi.

Et pourtant. On découvre bientôt que le juifs, en Allemagne, ne représentaient que 0.8% de la population. Hallucinations devant ce chiffre médiocre, devant la disproportion de l'évènement. Comment a-t-on pu accuser 0.8% de la population d'être les maîtres de l'Allemagne, de corrompre la société entière? " Cela montre bien que la shoah ne repose que sur du fantasme, il n'y a rien de concret', tempère le conférencier.
Du concret, il n'y en a pas, et les nazis ne parviendront pas a formaliser de définition scientifique autour du juif. On voit en effet plusieurs photos ou des nazis mesurent le nez des juifs, la taille de leur crâne, la couleur des cheveux. Leur but: pouvoir distinguer les juifs du reste de la population. « Ils n'ont jamais réussi ».
C'est surtout un musée qui vit par la richesse des objets collectés. Plus de 22500 objets sont disposés dans les différentes salles. Des dons que les rescapés des camps ont fait au Mémorial, ou bien le fruit de 10 ans de travail de l'équipe du Yad Vashem.
Pleins d'anecdotes, de témoignages, qui donnent la chair de poule...
C'est simple. Plus personne n'ose se regarder, ni parler, tout le monde est happé par les mots de notre conférencier qui parle juste, nous plonge dans les histoires des déportés.

Si nous sommes tant saisis par l’émotion, c’est que plus que dans n’importe quel livre d’histoire, plus que ds n’importe quel image inlassablement vue et revue, Yad Vashem nous permet de pénétrer dans leur monde.
Ils ont chacun une histoire personnelle. Alain Michel, se plaît à conter des détails. L’histoire de cette petite fille qui est aujourd’hui âgée, et qui reste traumatisée, persuadée qu’elle est responsable de la mort de sa mère. Sa prof l’avait envoyée faire une collecte d’argent, elle avait dépassé l’heure du couvre feu au-delà duquel les juifs n’étaient plus autorisés à circuler dehors. Elle avait été emmenée au commissariat. Sa mère était venu la chercher, avait donné son adresse. Quelques jours plus tard, elle était arrêtée à son domicile et intégrée a la rafle du Vel d’Hiv du 16juillet 1942.

Selon son état, c’était à droite ou à gauche. A droite la vie, a gauche la mort.

D’autres histoires qui redonnent un peu de vie dans cet horizon macabre. Un Monopoly fabriqué par des éducateurs a Treblinka, pour amuser les enfants. L’originalité étant que les cases portaient les noms de rues de Treblinka.
Beaucoup d’objets, l’histoire de ce collier de diamants que cet industriel français avait acheté pour sauver sa famille. A son retour des camps, le collier était toujours là, mais sa famille elle, avait péri. Il offrit le collier à Yad Vashem en signe de mémoire à sa femme et enfants disparus. « Les objets parlent », s’enthousiasme Alain Michel.
Parmi ces objets, ces histoires, on apprend que de petites choses peuvent sauver la vie.
Par exemple, le rouge que Rosa Sperling et sa sœur se mettaient sur les joues pour se donner bonne mine quand le médecin du camp de Birkenau passait.

Car selon son état, c’était à droite ou à gauche. A droite la vie, a gauche la mort.
La mort, c’était les chambres a gaz. « Tout était fait pour mettre les gens en confiance, explique le conférencier, on faisait déshabiller les gens et on leur demandait de surtout bien retenir le crochet au bout duquel ils avaient accroche leurs vêtements, une pure hypocrisie. » On a devant nous, reconstituée en maquette, l’horreur. De petits bonshommes blancs, entassés dans un espace confiné, luttant, se tortillant, s’affaissant. « C’était une lutte a mort a l’intérieur des chambres a gaz. », poursuit il. Ceux qui étaient prêts des poteaux, d’ou se dégageait le zyklon B, se reculaient puis essayaient de grimper a tout pris pour avoir de l’oxygène. Cela ne durait que 2-3 minutes. Mais pour les gens a l’intérieur, c’était une éternité ».

A la fin du Musée, des chiffres consternants, dont celui-ci : Sur 3,3 millions de Polonais, 3 millions sont morts.

L’hymne de la atigva, chanté par les enfants polonais du début nous rattrape, berce la voix du conférencier que nous suivons depuis le début grâce a une petite oreillette-système ingénieux qui permet de ne pas être scotché a son guide- les larmes guettent, nous pénétrons enfin dans la salle des noms. Des photos, noms, classeurs pleins d’histoire tournoient devant nos yeux, viennent se refléter dans un trou noir. Même au plus profond de l’abîme, ils ne sont pas oubliés.

lundi, février 20, 2006

JOUR 2- Les Fallashmouras en Israel


Bon, je vais devoir m'activer ferme, car le programme n'attend pas, j'ai déjà rendez vous depuis 5 minutes a l'hôtel dan panorama avec les étudiants israéliens rencontrés aujourd'hui a l'université hebraïque de jerusalem!
Cette deuxieme journée a été géniale. Avec ma partenaire Valentine, nous avons adopté une nouvelle stratégie pour mener nos propres itw: se dissocier du "troupeau"-comme certains appellent déjà la promo-. Et pour cause. Voir 46 personnes se ruer sur le même interviewé, c'est pas possible!
Les visites organisées étaient passionantes: rencontres avec des nouveaux immigrants juifs ethiopiens dans un centre d'integration. Les falashmouras, ces juifs ethiopiens qui ont été convertis de force au christianisme car ils etaient persecutés. A différencier des fallashas qui ont été l'objet d'un gros plan de rapatriement sur la terre d'Israel dans les annes 1980.


Ces fallashas sur le territoire ont ensuit milité pour que les falashmourras les rejoignent et le gouvernement s'est engagé a les aider. Ils etaient 150 dans le centre, a l'ecole, entrain d'apprendre les choses basiques de la vie en société: compter, lire, s'asseoir, aller au supermarché, apprendre a négocier le prix d'un appartement... des salles de simulations de supermarchés avaient meme ete créées spécialement a cet effet: les ethiopiens ont une liste de courses fictives et doivent choisir les bons produits.
Pour les professeurs que nous avons rencontré, c'est un vrai challenge de travailler avec ces immigrants: ils ont tout à apprendre car ils n'ont pour la plupart jamais été a l'école.




Dans deux ans quand ils sortiront du camp, ils devront pouvoir s'installer dans un appartement, faire leurs courses, être autonomes... Une discrimination existe envers ces personnes, les professeurs le reconnaissent. Certains israéliens considerent qu'ils ne sont pas des juifs comme les autres, qu'il faut les reconvertir...
C'est en effet ce qui se passe dans le centre, ils ont des cours de talmud, un réapprentissage totale du judaisme biblique.
Les quelques Fallashas auxquels j'ai pu parlé m'ont dit qu'ils étaient là, en Israël, par la grâce de Dieu, et qu'ils étaient venus pour rejoindre leur peuple...



l'après-midi, rencontre avec les étudiants de l'université hebraique de jerusalem-superbe univ, toute en pierre pastel comme dans la ville. Un campus à l'américaine, où il fait bon vivre. Pourtant 2 ans plus tôt, l'université a été victime d'un attentat teroriste dans la cafétéria Fanck Sinatra, qui a fait 8 morts, dont un étudiant en échange de sciences po...
Nous nous séparons en plusieurs groupes. Pour ma part, avec Valentine, nous optons pour des Interviews portraits d'etudiants franco-israéliens, qui ont réalise leur allyah il y a qques années.

shalom

JOUR 1- ARRIVEE EN TERRE SAINTE

18h45. Enfin un moment de libre. Depuis notre arrivée a Jérusalem, nous n'avons pas arrêté, enchaîné visite sur visite, itw sur itw, conférences sur conférences, repas gargantuesques...alors voila, j'ai enfin trouve un moment pour m'échapper.
Synthétiser tout ce que nous avons fait depuis 2 jours n'est pas chose aisée car notre programme est à l'image des repas et petits dej que nous prenons ici: énormissime! Tout est calculé, minuté, pour enchaîner un maximum de rencontres.



"CRIF UN JOUR, CRIF TOUJOURS"!
Arrivée a Jérusalem sans encombres, les contrôles de sécurité ont été moins tendus que prévu.
Tous très excités par le voyage...mais bientôt vite sur les rotules, car dans le programme, seules 3 petites heures de sommeil nous étaient réservées. Environ 1heure ds l'avion -au passage la compagnie Elal est une merveille! Ils te chouchoutent pdt 3h, te servent a manger a minuit alors que tu viens de t'enfiler un menu big mac au mac do de l'aéroport...mais voilà, au moins c'est dit: le voyage en israel sera placeésous le signe de la découverte culinaire ou plutôt de la boulimie.
Les autres 2 heures de sommeil, c'était a l'hotel Dan Panorama, qui allie luxe et confort-merci le Crif- puis c'était parti pour une journée de folie.
Avant d'en parler, je tiens a préciser qu'a la vue du petit déjeuner, nous avons adopté un nouveau slogan sur l'idée de Constantin: "Crif un jour, Crif toujours"!
Entre oeufs brouillés, croissants, pancakes, nous ne savions plus où donner de la tete. Après ça, ceux qui avaient encore des idées pro palestiniennes ont definitivement retourné leurs vestes: le Crif, nous avait eu. Avions-nous été acheté?
Plus tard, sur le tableau de bord de l'hôtel Dan Panorama, notre programme était écrit en gros, surmonté d'une en-tête sur la quelle on pouvait lire" Crif Journaliste"...et oui, les amalgames vont vite, nous étions devenu les journalistes du Crif!

COMMENT FAIRE DU REPORTAGE EN TROUPEAU?
Mais passons ce petit incident sans importance réelle.
Au programme de la 1ere journée, visite du Grand Jérusalem, c'est a dire tout autour de la vieille ville.

Arrêt sur plusieurs points qui nous ont permis de contempler le Mont des Oliviers, la ville de Gilo- un paysage très aride mais magnifique où se dessine un mur de sécurite de 7 mètres de haut.

Selon Arye, notre guide, il devrait être fini d'ici deux ans, les israéliens seront alors complètement emmurés. Mais la sécurité est devenu l'objectif prioritaire de tous les habitants. Petite frustration car nous avons vite compris que nous ne pourrions approcher les villages palestiniens que du bout des yeux ou de l'appareil photo, du haut d'une colline, pas question de s'y rendre.
Un berger passait par là, il ne se doutait pas qu'il serait la cible de tous les objectifs

Situation comique. Celle d'apprentis journalistes dégainant chacun leur camera et leur pied pour filmer les mêmes images mais surtout, les mêmes personnes.


Car voila le problème : comment faire du reportage a 46 et lorsqu'on vous a planifie un programme ultra serré qui ne laisse pratiquement aucune marge de manoeuvre? Alors ça donne 46 étudiants qui se ruent sur le même israélien, sur le même berger, sur le même intervenant...De petites mises au point s'imposent.

Miyuki dans l'action

KIBBOUTZ
L'après midi, déjeuner GARGANTUESQUE dans un kibboutz qui ressemblait plutôt a un hotel pour touriste...il faut dire que bcp de kibboutz se sont transformes en entreprises industrielles... mais ce fut l'occasion d'une découverte: les repas Italiens sont de la gnognotte comparé aux repas israéliens: ce fut une succession de plats sans discontinuer: Des bols de salades (fraîchement cultivés ds le kibboutz?) , suivi d'un pave de saumon, suivi d'une soupe aux légumes -dans laquelle trempait quelques granulés jaunes très étranges- suivi d'un steak haricot verre, suivi d'une tarte aux noix...
Stratégie du Crif pour nous endormir?... car après ce repas de noël, nous n'étions évidemment plus très vifs pour poser des questions acérées a la générale de l'armée israélienne qui nous attendait a l'hôtel...

CONF DE PRESSE AU DAN PANORAMA
La digestion a peine terminée, les cameras a peine remballées, que nous étions déjà arrivés au DAN, et qu'il fallait a nouveau dégainer nos armes préférées. Car une invitée de marque allait arriver dans qques instants. RUTH YARON, l'ancienne porte parole de l'armée israélienne. Incroyable d'imaginer que ce petit bout de femme, toute petite et a la voix frêle, était un des personnages les plus importants de Tsahal. Malheureusement de Tsahal nous n'avons pu faire de grandes découvertes puisqu'elle s'en est tenue a un discours très géopolitique et convenu sur la situation au moyen orient et la grande insécurité ds laquelle vivaient les israéliens. Mais aussi sur la déformation que faisaient les medias lorsqu’ils racontent les opérations de Tsahal contre des palestiniens: bien souvent, ils oublient de remonter a la source du problème : les kamikazes qui se font exploser et se servent de gamins innocents de 11 ans, comme cobayes.

Première journée impressionnante par sa densité mais aussi éprouvante et frustrante. Beaucoup de personnes rencontrées, mais peu de liberté, peu de marge de manoeuvre pour s'approprier la ville...Le soir, nous avions enfin quartier libre.
Sortie dans Jérusalem, une ville magnifique! Toutes les maisons sont construites avec la même pierre: de gros blocs couleur pastels qui donne un air de tranquillité, un charme fou. On se sent bien dans cette ville, On n'a pas l'impression qu'une bombe peut exploser au détour d'une ruelle.
Soirée animée dans un bar branché, nous avons testé le vin israélien, un petit blanc sec pas mal du tout! Nous étions parti jusqu'au bout de la nuit, mais non...le lendemain, le réveil sonnait a 7h alors nous avons remballé vite fait notre esprit festif, extinction des feux a minuit.
Shalom

vendredi, février 17, 2006

Une colonie au départ


Israël J-1. 46 élèves de 1ère année d'école de journalisme vont décoller pour Tel Aviv.
Durée: 10 jours; But: faire du reportage de terrain.
Les Caméras sont empaquetées, les manipulations ont été répétées, balance des blancs, autofocus, installation du pied en 15 secondes chrono...les appareils numériques bien accrochés à la ceinture, prêts à être dégainés. Le plein de Blocs notes et stylos est fait.
Ne reste plus qu'à sauter le pas, attendre quelques 3 heures à l'éroport roissy charles de gaulle, passer les 3 contrôles de sécurité qui pourraient en laisser plus d'un derrière les grilles...
Nous sommes prévenus: le checking des passagers sera laborieux, pas question de plaisanter avec les douaniers, s'armer de patience et répéter les mêmes choses 10 fois.
Ne pas faire tamponner son passeport au cas où l'envie nous prendrait, par la suite, de faire un petit tour en egypte ou en Arabie. Puis embarquer à 23h dans une des compagnies les plus sécurisées du monde...EL al. Juste le temps de relire ses petites fiches sur le conflit israélo-palestinien, histoire de ne pas faire de bourdes une fois sur place, et l'avion atterit déjà, à 4h10 heure locale, aéroport Ben Gourion.
Pas le temps de dormir, donc.
Transfert à Jérusalem à l'hôtel Dan Panorama. Ils ne se sont pas moqués de nous, ça paie finalement d'être journaliste... surtout quand on est financé à 100% -nous y reviendrons.
Allez, tel que le décrit le programme, 4 petites heures de sommeil nous sont accordés puis c'est le départ pour la visite du grand Jérusalem!!

Bon, ça c'est le départ comme je me l'imagine. Vérification des faits très bientôt.
Shalom

mercredi, février 15, 2006


les voilà devant leur résidence d'hiver, à Schonbrunn où vécut jadis une autre branche de la famille, très puissante celle là
Le temps d'un week end, ils se sont appropriés les meubles, les assiettes, les tenues de leur majesté des Habsbourg, sur fond d'opéras de Mozart, qui était à l'honneur, et tout en se goinffrant de chocolats à l'effigie du même auteur...
surnommées "couille de Mozart", ces chocolats, de formes ovoïdes, cachent une délicieuse pate d'amande et de praline, un régal...mais ça ne vaut pas la Zaher Torte de Demel, la fameuse patisserie Viennoise.Posted by Picasa

Deux descendants des Aztèques au milieu de la grandeur de Teotihuacan, leur empire perdu. Posted by Picasa
Voici le démarrage d'un nouveau blog consacré au voyage, à la curiosité, à l'inattendu, bref à tout ce qui fait que la vie est plus fascinante, toujours sur la root...