Difficile de cerner ces chiliens. Je suis ici depuis six jours -très peu pour prétendre connaître un peuple…mais la difficulté à cerner leur identité me poussent à penser… qu’il en manquent.
En évoquant la question avec un chilien lors d’un long voyage en bus, celui-ci confirme ma première impression. « Nous sommes un peuple totalement inauthentique, me dit Pedro. Il a grandi dans la région de Temuco, ou vivent la plupart des Mapuche, le peuple indigène du Chili.
Pourtant, contrairement à des pays comme le Mexique ou non seulement une grande culture indigène s’affirme et une forte culture nationale avec des plats, de l’artisanat, un drapeau, rien de tel au Chili. Pas de lever de drapeau une fois par jour en chantant l’hymne national, un artisanat plutôt fade et sans vrai touche locale. Des plats nationaux qui ne se distinguent pas par leur grande originalité.
« Les chiliens sont tellement peu surs d’eux qu’ils ont besoin de copier la culture des autres », explique Pedro. « C’est aussi dû à la période Pinochet, il a tué les sentiments nationalistes qu’il pouvait y avoir en chacun ». La culture chilienne est très américanisée et se nourrit de plusieurs influences européennes. Il n’y a qu’à voir dans le sud du Chili, rempli d’allemand.
En évoquant la question avec un chilien lors d’un long voyage en bus, celui-ci confirme ma première impression. « Nous sommes un peuple totalement inauthentique, me dit Pedro. Il a grandi dans la région de Temuco, ou vivent la plupart des Mapuche, le peuple indigène du Chili.
Pourtant, contrairement à des pays comme le Mexique ou non seulement une grande culture indigène s’affirme et une forte culture nationale avec des plats, de l’artisanat, un drapeau, rien de tel au Chili. Pas de lever de drapeau une fois par jour en chantant l’hymne national, un artisanat plutôt fade et sans vrai touche locale. Des plats nationaux qui ne se distinguent pas par leur grande originalité.
« Les chiliens sont tellement peu surs d’eux qu’ils ont besoin de copier la culture des autres », explique Pedro. « C’est aussi dû à la période Pinochet, il a tué les sentiments nationalistes qu’il pouvait y avoir en chacun ». La culture chilienne est très américanisée et se nourrit de plusieurs influences européennes. Il n’y a qu’à voir dans le sud du Chili, rempli d’allemand.
1 commentaire:
Salut! je faisais le tour de quelques blogs et je suis tombé sur le tien, et j'ai été bien surprise que tu aies visité mon pays (le Chili) car il ne s'agit pas vraiment d'une destination à la mode.
Seulement, je trouve que tu juges un peu trop rapidement, ou facilement, le patriotisme chilien, qu'il soit fort ou pas. Ce n'est pas tant une absence d'identité, mais c'est que nous en avons plusieurs. Tout dépend de la région de laquelle on vient, de nos origines et de la classe sociale à laquelle on appartient.
La société chilienne s'est bâtie grâce à l'immigration, Européenne surtout. Personnellement, je suis d'origine allemande, italienne, espagnole, portugaise, anglaise et juive, mais je suis tout aussi chilienne que celui qui a du sang arabe ou tchèque. L'Histoire en a voulu ainsi dans ces pôles d'immigration américains comme c'était le cas de ce pays au XIXe siècle; les cultures se mélangent pour former un tout hétéroclite, sans pour autant être une preuve de manque d'originalité, bien au contraire, elles s'adaptent au nouveau milieu. Ainsi il est tout à fait normal, par exemple, que l'habit traditionnel soit calqué sur l'habit andalous et que nombre de nos plats soient d'origine espagnole. La culture indigène, écrasée dès l'arrivée des espagnols n'a pas pu faire contre-poids à la culture européenne qui s'est imposée et qui a perduré pendant tout ce temps. Dire le contraire serait ignorer les bases de l'Histoire et de la culture de tout un continent.
Par ailleurs, le lever du drapeau se fait dans les écoles tous les lundis matin au son de l'hymne national, que tout enfant connaît dès l'âge de 6 ans (même si on ne comprends pas toutes les paroles!) Si on ne voit pas des drapeaux partout à longueur d'année, c'est que c'est considéré comme un manque de respect de "trainer" l'étendard sans motif. Le drapeau est donc utilisé de façon plutôt solennelle lors des fêtes nationales comme le 21 mai ou le 18 septembre, où tu pourras le voir partout. Le bleu-blanc-rouge étaient des couleurs à la mode pour les drapeaux de l'époque et ne symbolisent sûrement pas la même chose que chez le tricolore français. Quant à l'artisanat "fade", c'est une question de goûts. Le chilien a toute une tradition d'austérité derrière lui, il n'y a qu'à voir les maisons coloniales qui étaient simples malgré la richesse des occupants. Les couleurs criardes sont considérées "de mauvais goût".
Nous sommes peut-être un peuple terne si on se compare au Mexique qui a vu en son sein des civilisations absolument magnifiques et dont leurs racines sont encore bien présentes, mais cela ne dénote pas d'une absence d'identité. Pour bien comprendre le chilien, il faudrait vivre avec lui, comme lui, et tenter tant bien que mal de penser comme lui.
Quoi qu'il en soit, j'ai eu beaucoup de plaisir à lire ton blog que j'ajoute à mes favoris, et j'espère que tu ne prendras pas mal mon commentaire un peu -très- long :)
Karina Trautmann, historienne, chilienne et néo-québécoise.
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