Les ferreros rochers, ce n’est pas qu’une pure invention. Et 20 joyeux étudiants ont pu en faire l’expérience. Nous avions le choix. Rencontre avec un journaliste arabe israélien au Dan Panorama, ou réception au consulat de France et rencontre avec un des principaux think tank palestinien qui conseille l’OLP.
C’était tout choisi. Nous n’en étions qu’a la 12eme conférence de la semaine… et la 4ème en une seule journée !
A vrai dire, Valentine et moi avions réussi a nous éclipser de la conférence de Denis Charbit pour aller tourner des plans de coupe dans Jerusalem et le quartier animé de Ben Yehouda. « C’est pour compléter notre sujet sur les jeunes qui viennent faire leur allyah en Israel », avons nous promis a Agnès Chauveau.
Pendant 2 heures de liberté, nous avons filmé le quartier grouillant de jeunes, les commerces et troubadours de rue; nous nous sommes aussi octroyés quelques petits plaisirs, comme faire une razzia sur les crèmes AHAVA (de pures concentrés de douceur extraits de la mer morte), et dévorer un bagel au saumon. Puis, nous avons retrouvé le groupe, direction le Consulat.
Réception en bonne et due forme. Certains avaient prévu le coup. Tassilo : « Y’a toujours des cocktails dans ce genre de trucs ». Bien vu. En attendant que le NSU, le Negociation Support Unit s’installe, nous sommes conviés autour d’un bon buffet vins et fromages. Un bon Merlot sélection 2004. Et le tout sur la terrasse, en admirant la vue.
Le NSU s’installe. Ce sont nos premiers interlocuteurs Palestiniens. Il était temps. Difficile de comprendre le conflit israélo-palestinien quand on ne rencontre qu’une partie du problème. Puisque le passage sur les territoires palestiniens n’est pas au programme. « Pour des questions d’assurance », affirment les responsables de l’Ecole.
Une présentation tres intéressante de la NSU et à la fois troublante. Gregory, le « Legal advisor » de la NSU a un style tres léché. En Costard cravate, il parle de manière très éclairé et distincte, avec un fort accent américain. Difficile d’imaginer qu’il sera le futur conseiller du Hamas.
Force est de constater que sa présentation est éclairante sur la situation que vivent les palestiniens en Cisjordanie. Ils se retrouvent, sur leurs territoires, encerclés par les implantations juives. Parfois, le Mur coupe leur village. « Si vous vivez a Qalqilia et que vous avez vos terres de l’autre côté du Mur, vous êtes obligés d’aller voir l’Armée, demander un permis pour rejoindre vos terres tous les jours, ca prend une éternité», explique Grégory d'une voix posée.
Evidemment, tout ceci est très embrouillant et ultra complexe. Mais les cartes parlent d’elles mêmes. Elles sont d'ailleurs très semblables à celles que diffuse le Mouvement Juif Pacifiste La paix Maintenant. L’Etat d’Israel a fait un tracé du Mur tel que, a l’intérieur même du territoire Palestinien, se trouvent des enclaves d’implantations israéliennes: il n’y a aucune continuité dans le territoire. Le gros problème réside surtout dans l’appropriation des ressources naturelles, notamment les réserves d’eau. Les colonies juives sont construites a proximité et constituent des goulots d’étranglements pour les villages palestiniens, nous explique le jeune palestinien.
Le désengagement de Gaza. Quelques chiffres. Gaza, c’est 1,3 Millions de Palestiniens. Pour 8000 colons juifs qui contrôlent 25% du territoire. Pour Gregory, si les colons ont en effet quitté Gaza, de fait, les Israéliens contrôlent toujours le territoire puisqu’ils occupent toujours militairement les frontières et assurent un contrôle aérien.
Tout cela est très destabilisant. On a envie d’être sur les Territoires palestiniens pour comprendre de plus près les enjeux, voir la réalité des checkpoints, parler a la population qui doit les traverser quotidiennement.
Bien sûr, le discours du think tank palestinien est très langue de bois malgré son brio. J’imagine encore une fois difficilement Gregory le palestinien soumettant ses présentations Power Point aux successeurs de Cheikh Ahmed Yacine.
Mais nous sommes tous d’accord sur un point. Ca fait du bien d’entendre un autre discours. Au moins pourrons nous ramener chez nous, a défaut de la compréhension du conflit, les deux visions du problème.
jeudi, février 23, 2006
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