mercredi, mars 01, 2006

JOUR 7- Des communautés côte à côte

La communauté Druze en Israël
Nous quittons le kibboutz, sans avoir pu, malheureusement, découvrir les joies du travail en communauté.
Direction, un village Druze, sur les hauteurs du Golan. Les Druzes forment une communauté issue du chiisme surtout présente en Syrie et Palestine et au Liban. Après l’annexion du Golan par Israël en 1981, on comptait environ 70 000 Druzes en Israël.
L’affiliation druze entraîne dans la majorité des cas un refus de l’identité palestinienne, voir même de l’identité arabe. L’État hébreu leur reconnaît une organisation communautaire et une identité séparées de celle des Arabes. Il reconnaît ainsi 3 “ nationalités ” : juive, druze et arabe (pour les musulmans et les chrétiens).


Valentine, Maria et Sarah au milieu du village endormi



A part les mères de famille levées de bon matin pour étendre leur linge, le village druze sommeille.



A défaut d'avoir des interviews, certains préfèrent s'adonner à la gastronomie druze: des crêpes épaisses avec fromages et épices variées. On note ici le grand appétit de Julien et de Delphine.



Le Golan, entre Israël et la Syrie
Arrivée sur le plateau du Golan, région frontalière de la Syrie, occupée par Israël, suite à la guerre des Six Jours. L'annexion de cette région dans le giron de l'Etat hébreu a eu lieu le 14 décembre 1981 et n’a jamais été reconnu par la communauté internationale.


« D’un point de vue morale, les Israéliens sont attachés au Golan, explique notre guide. Mais d’un point de vue politique, ils sont prêts à le rendre pour avoir une paix avec la Syrie ».
La Syrie demande en effet à ce qu’Israël rende l’intégralité du Golan, avant de pouvoir s’asseoir à la table des négociations.
Car la région du Golan présente plusieurs atouts stratégiques. Sur le plan militaire, elle a longtemps constitué un avantage géographique sur les positions occupées par l'armée syrienne. Aujourd'hui, c'est surtout la question de l'eau qui est au cœur de l'agenda politique israélien.




Prochaine étape : Nazareth.
Ici, cohabitent des Arabes Israéliens, chrétiens et musulmans. Environ 130 000 chrétiens peuplent la Galilée.
Rencontre avec le père Emile Shoufani, très engagé dans les actions de paix entre juifs et arabes. Il a emmené des arabes de Nazareth à Auschwitz et développe des projets de coopération avec plusieurs écoles juives. « S’il n’y avait que des hommes comme lui, la paix serait faite depuis longtemps », s’entiche Pierre Weill.
Pour le Père Shoufani, pas question de faire de la politique. Il faut réconcilier les hommes, « trouver une vie commune entre les communautés ». Les positions d’identité sont des positions de guerre. Elles empêchent les hommes de communier avec l’autre. Il combat l’identité, le communautarisme, pour rechercher l’unité : avant d’être juif, chrétien ou musulman, les Hommes appartiennent à une même communauté.
Un discours plein d’espérances, ou plutôt un beau prêche, qui paraît bien utopique face à la réalité du terrain. Baignés d’espoir, nous ressortons de l’antre du père Shoufani, et nous retrouvons face à un même constat : la situation en Israël et dans le territoires est bloquée, car elle est avant tout politique et stratégique ; de beaux prêches n’y pourront rien changer.
L'Eglise de la Nativité

Pourtant, en se promenant dans les rues de Nazareth, aucune tension n’est palpable entre les communautés ; Ici, un commerçant Arabe Chrétien qui déclare vivre en parfaite harmonie avec ses frères juifs et musulmans. Ici, un jeune Arabe Israélien musulman qui se sent bien en Israël et ne se soucie guère des problèmes rencontrés par les Arabes vivant dans les territoires palestiniens. D’autres, comme ce serveur de café arabe chrétien, rencontré à Haïfa, sont plus pessimistes. « Je n’ai pas l’impression que cette Terre est la mienne, qu’elle m’appartient, tellement l’identité juive est forte en Israël ». Victime selon lui de discrimination, il accepte néanmoins son sort avec une sorte de résignation et continue de cohabiter avec juifs et musulmans.

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