A L’ASSAUT DES CORRESPONDANTS ETRANGERS
« T’énerves pas Jean Marc si je passe pas tous tes sujets, mais ce conflit, ca fait chiez tout le monde, ca fait 2000 ans que ca dure, et personne n’y comprend rien. » PPDA au correspondant de TF1 a Jerusalem
Nous y sommes. Jerusalem capital studio. Tous les plus grands sont installés la. France 2, TF1, ABC NEWS, BBC, AFP… Nous voici lancés a l’assaut du 5eme etage, là où se trouve le bureau de Charles Enderlin (le fameux correspondant de France 2 a Jerusalem)… mais surprise, ce n’est pas lui qui occupe le bureau, mais Laurent Boussier, "venu en remplacement de Charles", comme il dit.
Tout de suite les présentations sont faites. Epelbaum est dans ses terres, il fut correspondant de France 2 dans ce meme bureau, entre 1980 ET 1985.
« tiens, raconte leur ta vie » propose Didier Epelbaum à Laurent Boussier. Une vie pas des plus mornes.
Il a été correspondant de guerre pdt 15 ans, a couvert le Rwanda, l’ex yougoslavie… « Le Rwanda, c’est ce qu’il y a de pire. J’en ai fait des cauchemars pendant 2ans. » et voilà qu’il nous raconte un épisode atroce, celui de l’Eglise de Jikangoro. Les Hutus avaient enfermés les Tutsis dans l’eglise et avaient balance des grenades, les avaient laisse pourrir dans leur sang. Au bout de 24 heures, ils avaient ouvert la porte. les tutsis survivants, étaient sortis. Ils les avaient achevés a la machette. Quand laurent est arrivé sur place, le sol grouillait de corps dechiquetés. La vue du corps d’un enfant a été de trop. « Il y avait ses pieds, plus loin son corps, et encore plus loin sa tete. Ca m’a saisi, j’ai vomi. »
C’est ds ce bureau, a Jerusalem, qu’il avait atterri, après avoir passé 5 ans ds le bureau de Londres, pour remplacer Charles Enderlin qui s’était pris un petit congé d’1 mois.
Charles Enderlin et Laurent Boussier, correspondants de France 2 à Jérusalem
D’ailleurs Charles ne devait pas tarder a débarquer. Silence dans l’assemblee, nous n’avions pas affaire a n’importe qui. Pourtant, c’est sur un ton sarcatique que ce grand nom du journalisme nous raconte ses expériences. De la liberté, il en a, en tout cas plus que son confrere de TF1, car il produit le double de sujet. Il gere son bureau, ses cameramans : il en a un a gaza, un en cisjordanie, un d’origine armenienne qui peut aller partout. Personne ne conteste ses sujets a la redac nationale, il est son propre rédacteur en chef. Pourtant l’affaire mohammed al doura ne l’a pas loupé. Il en ressort assez marqué, semble-t-il, meme s’il cache bien son jeu en envoyant des pics par-ci par-là. Plus tard, au dîner de Gala du Dan Panorama, il racontait : « quand vous essayez de donner les deux faces du problème, vous êtes attaqué par les deux camps. J’ai été traité d’agent du Mossad, de sioniste, mais aussi d’israelien antisemite et j’ai aussi recu le prix Goebbels de la desinformation. »
En tout cas, il ne manque pas d’humour. A la porte de son bureau, une affiche : Gulf War episode II, starring Georges Bush, Condi Rice, saddam Hussein, featuring Dick Cheney et avec l’apparition d’Ossama Bin laden…
Direction l’AFP maintenant. La, ils sont plus nombreux. Chose amusante, un journaliste nous montre ses papiers. Une depeche est deja prête pour annoncer la mort de Sharon avec un portrait de son successeur, Olmert. « J’ai juste laisse un espace pour rajouter le jour de sa mort. On sait qu’il va claquer. Au moment venu, on doit etre prêt a balancer le papier. » Interessant… Donc pour tous ceux qui croient que Sharon est mort et qu’on attend l’apres-election du 25 mars pour l’annoncer, detrompez vous…c’est l’AFP qui le dit !
D’ailleurs, un papier similaire sur Ythak Shamir est aussi en stock. « Il faudrait penser a faire celui de Peres. Il a 82 ans, il peut claquer du jour au lendemain. »
Bon. Nous avons investis les locaux. Le chef du bureau, Patrick Anidjar, semble depassé par les evenements…faudrait peut etre penser à partir…on traîne, on traîne. N’y aurait-il pas un petit hic ds le programme ? On reste 10 minutes sur l’Esplanade des Mosquees- juste le temps de faire un petit footing avant qu’Arye notre guide ne nous court apres- et 3 HEURES ds des locaux de presse a papoter… un petit réequilibrage ne s’imposerait-il pas au chronomètre de notre cher JC Lescure?
Dans les locaux de l'AFP
18h. le bus est là. C’est parti. Ah mais non, Song Yi sort de l’ascenseur au grand désespoir d’Agnès Chauveau, pour faire des plans de coupe. Au passage, il fait tomber sa caméra. « Ah ces chinois » soupire Agnes.
Bon, le compte y est, on rentre a l’hôtel. Quelle chance, nous disposons d’une heure de temps libre avant d’enchainer sur notre diner de gala…avec nos futurs confrères.
DINER ENTRE CONFRERES
Le DAN n’en a pas fini de nous faire voir des merveilles culinaires. Mon ventre enfle de jour en jour. Nous prenons place et les correspondants font leur entrée. Simon Mac Gregor- correspondant de ABC et president du Foreign press office ( un anglais), le directeur d’Al jazeera international ( un americain), Jean-Marc Pilasse- coressp de TF1, Khaled Abouhakeur- journaliste Palestinien (enfin un autre point de vue, ca fait du bien), et nous retrouvons nos deux de tout a l’heure, Charles Enderlin et Laurent Bouissier de France2.
J’ai le plaisir d’être assise non loin de Simon Mc Gregor d’ABC, la chaine de télé US, un anglais, tres sympathique, à l’ecoute. Il paraît sérieux et droit. Bizzare, on dirait plutôt un journaliste de presse écrite.
Après un bon diner, c’est au tour de chacun de se présenter. Jean Marc Pilasse de TF1 y va direct. « J’appartiens a une chaine privee, avec une logique marketing. Mon redac chef ne veut pas trop de sujets sur les conflits, ca fait peur. » D’ailleurs, PPDA lui a confie un jour : « t’enerves pas si je passe pas tous tes sujets, mais tu comprends, ce conflit, ca fait chiez tout le monde, ca fait 2000 ans que ca dure, et personne n’y comprend rien. »
C’est dit.
Charles Enderlin, sur sa chaine publique, est mieux loti. Il produit le double de sujets. Pourtant, après les mots encourageants de Simon pour qui le journalisme est tres « rewarding », Charles nous conseille de changer de métier. On gagne pas d’argent, et puis on s’ennuie tres vite. "Pas vrai ?" il interroge ses confrères du regard… Notons que Charles, pendant le dîner, s'est adonné à narguer les élèves en posant toutes sortes de questions pièges, auxquels les pauvres, impressionnés, ne pouvaient répondre. Il serait ensuite allez rapporté à notre directeur son étonnement face à notre non-connaissance des dates clés de la région...Pas très sympa, en fin de compte, le Charles.
Le mot de la fin sera laissé a Khaled Abouhakeur, journaliste palestinien. « I want Hamas to have the chance to form a government and to fail, without the international community interfering. If not, yhey will appear as victims to the population ».
jeudi, février 23, 2006
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